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Le contexte économique s’améliore et la société de consommation annonce une décennie de prospérité qui va se terminer par les événements de Mai soixante-huit et la prise de parole de la jeune génération. La mode prend le pouvoir dans la rue et de nouvelles boutiques indépendantes ouvrent dans les centres villes.

La garde-robe de l’homme des années soixante entre dans une ère moderne et décomplexée. Je me souviens des efforts désespérés des parents pour trouver des tissus imprimés pour fabriquer des chemises à fleurs, lancées par le chanteur Antoine et recherchées par les boutiques. Une jeunesse se reconnait pour la première fois à travers ses propres codes vestimentaires, sa musique, et revendique une nouvelle liberté face aux parents. Ce sont ces premiers émois qui vont déclencher mes envies de mode et la volonté d’en faire mon métier. C’est aussi pendant mes vacances italiennes chez mes grands-parents que va se forger un
gout affirmé pour la couleur et ses originales combinaisons.

Une rencontre décisive va permettre de profiter de ce mouvement. JACQUES est un commercial de talent, très introduit dans les chemiseries. Il a le sens du produit et constitue une équipe de vendeurs pour distribuer la nouvelle marque sur tout le territoire. Il va faire passer le petit atelier qui fabrique à façon à une entreprise florissante qui est propriétaire d’une marque en devenir : MERVIL. « A la mer comme à la ville, portez toujours MERVIL «, devient son slogan. Deux collections de chemise pour homme, une l’été, l’autre l’hiver sont proposées pour élargir l’offre en boutique, après avoir été testées dans la chemiserie CHRISTIAN. Exclusivement masculine, l’offre de chemises se voit complétée par les premiers pyjamas, réclamés par les clients. Pour répondre à cette nouvelle demande l’atelier s’organise, du personnel est recruté. Les vieilles machines à coudre Singer, datant du plan Marshal sont remplacées par des matériels Japonais derniers cris avec un système de coupe fil automatique qui assure un travail de qualité et surtout un rendement supérieur. La fabrication du pyjama qui est plus complexe oblige ROGER à créer un atelier spécifique indépendant de celui des chemises. GINETTE s’occupe de la gestion et des clients tandis que JACQUES, nommé directeur commercial reçoit les fournisseurs et crée les collections. Ce système de partage des taches selon ses compétences permet au système de fonctionner harmonieusement et sera appliqué à chaque étape de la vie de l’entreprise.

Le territoire Roannais profite de cet élan pour la mode et le secteur traditionnel du tissage, très affecté par la perte des colonies, décline au profit de petites entreprises plus réactives. La bonneterie est à son apogée et recrute du personnel aux dépens de la confection. Je me souviens des craintes des parents à chaque retour de vacances d’été, comptant les ouvrières pour vérifier si les concurrents bonnetiers n’avaient pas débauché une partie du personnel.

Si la décade commence bien avec la naissance de JEAN-YVES, le cadet de la famille, elle se termine dans la tristesse avec le décès de JEANNE, la fondatrice.